Justice, Injustice
Relecture de la Fédération ACI de Bagnols sur Cèze - 11 juin 2024
Dans nos partages d’équipe, nous avons évoqué beaucoup de situations d’injustice, que ce soit
- En géopolitique, guerre Israël-Palestine, en Ukraine, pauvreté de certains pays : Enfant en Algérie, rapatriée, j’ai une amie comme moi « maintenant je peux en parler ; il faut savoir vivre sans ressentiment « mais mon amie garde beaucoup de haine, beaucoup de violence dans son attitude.
- En famille ; divorces jalousies de salaire, d’héritage ; maladie ressentie comme une injustice : Cette personne âgée qui ne savait pas recevoir, qui ne voulait pas recevoir : elle n’a jamais dit qu’on lui apportait de la joie.
- Dans la société, des jeunes non impliqués dans les avancées de la société, explosions des violences urbaines, des quartiers délaissés source de trafic de drogue, des jeunes migrants à la rue, refus administratif pour des jeunes aidés par des associations.
- Au travail, jalousie, non reconnaissance du travail effectué, différence de salaire qui semble injustifié etc.
« le cumul des petits injustices peut engendrer la violence incompréhensible par l’autre et donc incontrôlable et dangereuse.
Face à certaines injustices, nous nous sentons dépassés :
On se sent impuissants entre la justice rendue par les hommes et ce que nous pouvons réellement faire par nous-même.
Parfois nous avons la possibilité de soutenir financièrement d’autres qui s’engagent.
« Ceux qui s’engagent et luttent pour plus de justice à travers toutes ces personnes, la présence de Dieu se révèle ce qui nous permet de nous réjouir et de puiser de la force »
Pour lutter contre ces injustices nous avons relevé des attitudes fondamentales :
D’abord l’écoute :
Exemple de l’association qui accueille des jeunes migrants de plusieurs pays et leur propose une activité de jardinage :
« ils s’y mettent de manière désordonnée, comme chez eux ; ils n’écoutent pas nos conseils, n’utilisent pas les outils proposés, mais s’y mettent à leur manière et finissent par échanger leurs façons de faire entre eux et avec nous, (non pas comme des professeurs) ; il sont heureux de travailler en extérieur ; au fil du temps les conversations sont permanentes pendant les activités et ils sont fiers d’expliquer leurs coutumes et de les comparer avec celles de la France ; des liens se créent entre eux et une convivialité avec nous et ils progressent dans l’apprentissage de la langue plus qu’en cours. Dieu est présent en eux. »
On voit que l’écoute de ce que qu’avait envie de faire les jeunes a permis qu’il se sentent valorisés et reconnus et a engendré un nouvel échange :
Les membres de l’association ne se sont pas arc-boutés sur leur projet et ont permis la reconnaissance de la place de l’autre : ces jeunes ont créé une relation humaine plus riche entre eux malgré leurs différents pays d’origine, et avec les membres de l’association, formant un groupe, indépendamment du progrès qu’ils ont pu développer pour la langue française.
Le pape dit : « la réalité est plus importante que l’idée »
Placement en EPHAD d’une personne âgée de la famille : tout cela se prépare avec la personne concernée ; il y a eu un tour de table pour chercher ensemble : tous les neveux et nièces ont décidé ensemble de se rendre chez leur tante tous les week-end à tour de rôle après concertation= la synodalité dans l’Eglise a été rapprochée de cette attitude d’écoute, de marcher ensemble.
Le respect de la dignité humaine de la personne âgée dans sa faiblesse.
Notre regard change par l’écoute et la rencontre comme celui d’une enseignante par la rencontre d’un nouveau voisin militaire en parlant de son métier (métier qu’elle n’appréciait pas), d’une auxiliaire de vie musulmane particulièrement attentive aux autres.
Une personne qui travaille à l’encadrement de jeunes, pour leur redonner espoir dit « nous devons avoir une fibre humaine et être à l’écoute »
La confiance :
A l’image de la fille de l’une d’entre nous qui dit, pour retrouver du travail:
« Quand Dieu voudra çà viendra », après un licenciement.
La peur c’est l’inverse de la foi.
Quand je vais à certains endroits où il y a des femmes voilées, je dis bonjour, je verrai bien ce qu’elles me disent ; si mon amie parent d’élève s’est voilée, il faut lui montrer qu’on reste en amitié.
« Depuis que je suis à l’ACI et à la paroisse, j’ai un fils que je ne vois plus, deux petites filles que je ne connais pas, mais je suis contente, ma renaissance continue »
La plupart de ces injustices, comme le Christ en croix doit nous mener au pardon, sinon on n’avance pas : reconnaitre sa faiblesse, « se laisser prendre dans les bras comme lors d’une situation ou la personne trahie va perdre son emploi ».
« Si je ne peux lui pardonner je demande à Dieu de pardonner à ma place. »
La reconnaissance de l’autre
Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Savoir recevoir, c’est difficile, c’est aussi savoir aimer, rendre grâce :
Accepter de recevoir de l’autre, c’est un don formidable, une ouverture à la réciprocité
Au travail si je suis avancé, c’est normal je le reçois comme un don, j’exprime ma reconnaissance, si je ne le suis pas il faut que le manager se justifie, car c’est perçu comme un dû. Il y a souvent confusion entre la justice et l’honnêteté de la reconnaissance de son travail.
Lors d’une réunion en paroisse, un diacre rencontre une personne du même village qu’une handicapée qu’elle ne connaissait pas mais qui a souvent besoin d’être véhiculée ; il lui demande de l’aide pour aller la voir et la véhiculer :sa réponse : « je te remercie de me le demander »
Les signes d’Espérance dans notre vie :
Par rapport aux jeunes : comme ce fils qui ne va pas à la messe mais dit à sa mère : « je peux prier sans aller à la messe » .
Le petit fils de sa grand-mère très âgée en EPHAD se déplace tous les dimanches, pas tout près de chez lui, pour la voir et lui apporter la communion.
Une petite fille qui ne va ni à l’Eglise ni à l’aumônerie, se rend à la messe du mercredi des cendres avec une copine du lycée.
Le fils aimé qui ne vient plus voir sa mère depuis qu’elle est placée alors que sa fille auparavant en conflit avec elle s’y rend régulièrement.
« J’essaie de garder l’espoir pour les jeunes »
C’est un exercice de fraternité
On a une responsabilité dans l’espérance de l’autre.
Savoir dire merci à Dieu, voir les belles choses, écouter les autres : « A midi mon fils est venu déjeuner et je lui ai parlé de notre rencontre ACI il m’a dit : non la vie n’est pas injuste, il y a de très belles choses dans la vie »
Savoir dire je t’aime : « papa j’ai écouté les éloges faites à ton sujet tu ne m’as jamais pris dans tes bras tu ne m’as jamais dit je t’aime, aussi aujourd’hui je te le dis je t’aime « et cette personne m’a dit oh ! combien ! cela lui avait finalement fait du bien de dire cela au micro même si c’était à un défunt »
L’injustice interroge notre foi:
Comment s’ajuster à Dieu.
La foi est le moteur de notre vie.
Quand on a la foi on a ce quelque chose en nous qui nous pousse à l’espérance.
Dieu agit dans nos vies en nous laissant libres.
C’est un appel à la conversion comme dans le texte sur l’Apocalypse.
Le père d’un prêtre, en fin de vie, demande à être baptisé et dit à un autre prêtre : « je suis un athée à qui Dieu a toujours été fidèle »
Tracer un chemin pour que Dieu puisse venir à nous.
On a besoin de faire appel à Dieu par la prière et par sa Parole et de ressentir sa présence et de l’entendre nous parler à travers les autres, parfois éloignés de l’Eglise.
Il nous revient d’invoquer sur les autres la bénédiction de Dieu, de voir les belles choses.
Je vis doublement parce que je profite de tout depuis ma maladie.
Dans chaque chose même dans la souffrance il y a de l’espoir.
Anne Marie, François,
Marie Thérèse, Françoise,
Jeanne, Anne-Laure,
Xavier, Père Couteau
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